La surcharge visuelle trahit souvent la peur du vide. Empiler icônes, ombres et couleurs ne persuade personne. Commencez par hiérarchiser: un message, une action, un accent. Supprimez l’ornement jusqu’à ce que chaque élément justifie sa place. En éditorial, limitez les styles typographiques, fixez une échelle et tenez‑vous‑y. En produit, désactivez par défaut les effets décoratifs; ils reviendront si l’usage l’exige, pas l’inverse. La qualité d’un écran se mesure à sa clarté en trois secondes.

Le contraste insuffisant nuit à la lisibilité et à la confiance. Sur fond clair, privilégiez des valeurs de texte proches d’un gris foncé plutôt que du noir pur, mais gardez un écart net avec l’arrière‑plan. Sur fond sombre, évitez les blancs criards et misez sur des gris élevés, en graduant les niveaux pour les informations secondaires. Testez vos combinaisons avec des échantillons de contenu réel, pas des lorem ipsum trop courts. La perception varie selon l’éclairage et la fatigue; vérifiez de jour comme de nuit.

L’absence de grille crée de la confusion subtile. Une grille modulaire simple — 8‑pt, 4‑pt au besoin — aligne les intentions, facilite les espacements et accélère la production. Définissez des unités de marge et d’interligne, puis appliquez‑les systématiquement. Les exceptions existent, mais doivent rester rares et motivées. La grille n’est pas une prison, c’est un filet qui rend la composition plus sûre et la lecture plus fluide. En la documentant, vous élevez la qualité collective de l’équipe.

Pour corriger durablement, installez une routine de relecture. Imprimez, regardez de loin, demandez à un pair de résumer ce qu’il comprend. Si le message s’évanouit, retournez à la hiérarchie. Si l’œil patine, augmentez les contrastes et l’espace. Si tout paraît bancal, réactivez la grille. Le progrès des débutants ne tient pas aux raccourcis d’outils, mais à la discipline des fondamentaux. À force de simplicité, vous gagnerez en précision, en vitesse et en impact.