Un portfolio efficace n’est pas un musée, c’est un argumentaire. Trois cas solides valent mieux qu’une mosaïque de fragments. Choisissez des projets complémentaires: un produit complexe, une campagne ou une identité, et un chantier à contraintes fortes. Pour chacun, partez du problème, explicitez l’objectif, puis déroulez votre rôle réel. Les visuels doivent servir l’histoire: plans larges pour la vue d’ensemble, détails pour les décisions fines, captures d’échec pour montrer l’itération.

Le storytelling repose sur la tension. Qu’est‑ce qui était difficile? Quelles options avez‑vous abandonnées et pourquoi? Comment avez‑vous arbitré entre vitesse et qualité? Illustrez par des prototypes, des tests utilisateurs, des métriques d’avant/après. En contexte français, intégrer des contraintes réglementaires, d’accessibilité ou de localisation montre un sens du réel. La sobriété du ton, alliée à des preuves tangibles, inspire la confiance bien plus qu’une démonstration flamboyante.

La forme compte autant que le fond. Un texte soigné, une hiérarchie claire, des légendes concises et une navigation fluide facilitent la lecture. Optimisez la performance: images compressées, vidéos courtes, versions mobiles irréprochables. Ajoutez une section « making‑of » discrète, qui révèle votre méthode sans assommer. Reliez chaque décision à un résultat: un gain de temps, une baisse d’erreur, une meilleure conversion, même estimée.

Enfin, actualisez. Un portfolio vivant mentionne la date, le contexte et, si possible, l’état actuel du produit. Évitez les pièces trop anciennes ou hors sujet. Demandez un regard extérieur, corrigez les ambiguïtés, supprimez sans regret ce qui n’apporte pas. Le « stalking » que vous menez sur d’autres portfolios sert à comprendre le niveau du marché, pas à copier. Votre singularité naît de la clarté avec laquelle vous racontez ce que vous résolvez, pour qui, et avec quel impact.